Vamos a la playa
Au départ de Munich, je vomis pour marquer ma profonde désapprobation de ce stress pré-départ.
Et me voilà, de retour sur les terres fertiles et bien organisées de l'Est après une épopée vers l'Ouest sauvage.
Une dizaine de jours dans la campagne française, un pélerinage remontant le fleuve familial jusqu'à sa plus récente embouchure aux cotés de la Nive. Que j'ai été fêtée, gâtée, choyée, chamboulée, cahin-cahatée, transportée, embrassée, passée de bras en bras en bras, déménagée, émerveillée. De découvertes en découvertes, de parfums en parfums, de terre arables en sables acides, de ciel azuré en trombes d'eau, d'avion en voiture, de la campagne à la montagne, de l'Irouleguy au Bordeaux, du pineau au paxaran, de gigantesques demeures aux lieux les plus exigüs, de marchés en foires aux antiquaires. Mais tout ceci n'est une véritable farandole de sensations que lorsque tous sont là pour me la commenter, me la décrire, me la décrier avec leur mots à eux : les mots simples et expressifs de ma cousine, les cris de mon cousin, les voix fortes et guturales de ma famille maternelle, les réconforts de ma maman, les histoires chantantes de mes grands-parents, les voix toutes chaudes de mes aieux, les conseils avisés de ma tante, le rire de mes cousins, et toutes ces voix inconnues qui m'ont tournée la tête avec leur chocolat de Pâques.
De retour en Allemagne, je vomis de nouveau pour conjurer le sort qui m'éloigne de ces jours forts en couleur et qui font chaud au coeur.